Bien avant l'automobile, il y eut la berline...
Depuis la nuit des temps, les hommes ont toujours voyagé n'hésitant pas à faire de longues distances à pied ou à cheval. Bien avant l'arrivée de l'automobile, les plus nantis ont pu disposer de moyen de locomotion individuel, parfois très luxueux, comme en témoigne cette berline.
Ce véhicule a connu une des périodes les plus tourmentées de l'Histoire de Liège. Le propriétaire de cette berline, François-Antoine-Marie de Méan (1756-1831) est le dernier dirigeant d'une principauté agonisante depuisla Révolutionliégeoise de 1789. Son règne est de courte durée puisque dès 1795, Liège est annexé àla France. Ledernier prince-évêque de Liège terminera sa carrière en tant qu'archevêque du diocèse de Malines.
Pour donner vie à cette berline, plusieurs artisans d'art de l'époque ont apporté leur savoir-faire : carrossier, ébéniste, peintre, doreur, tapissier-garnisseur, orfèvre... etc. La caisse est constituée de panneaux en bois peint : sur fond brun, des guirlandes florales vert bronze encadrent le bas de caisse et se déploient en frise à mi-hauteur. Les quatre pieds corniers sculptés et les baguettes de finition sont en bois doré. La vitre avant se divise en deux carreaux. Les poignées de portières et de montoir sont réalisées en bronze. Le train est rouge et or. La suspension est assurée par quatre ressorts en « C ». Le siège du cocher repose sur des ferrures dorées ; à l'arrière la planche des laquais (très élevée) est munie de deux montoirs à anneaux. Le véhicule est équipé d'un petit marchepied arrière et de deux marchepieds latéraux escamotables à trois marches. L'intérieur, garni de drap rouge à motifs, allie luxe et confort. Tous ces virtuoses sont restés anonymes à l'exception d'un seul, puisque la signature Carosini figure à plusieurs endroits de la voiture : sur les ressorts en « C » de la suspension et sur une traverse d'armons.
N.D.R. - Collaboratrice Département Objets-Réserves (oeuvres d'art)