Ce vendredi 8 octobre, c’était la rentrée académique de l’Ecole Supérieure de Pédagogie, placée sous les auspices d’un retour à des conditions sanitaires favorables aux contacts humains.
Créée en 1957, l'École Supérieure de Pédagogie organise des formations en cours de carrière et en dehors du temps scolaire, pour les enseignants du fondamental. Elle enregistre plus de 500 inscriptions par an.
La conférence de rentrée académique est toujours l'occasion de donner le ton de l'année à venir et l'impulsion à la reprise des chantiers en cours.
À cette occasion, l'École Supérieure de Pédagogie a accueilli monsieur Jean-Louis Dumortier, Professeur honoraire à l'Université de Liège, qui a présenté une conférence intitulée «Langue de scolarisation et décrochage scolaire ».
La langue de scolarisation, en Belgique francophone, c'est cette variété de français qu'utilisent les maitres pour communiquer les savoirs scolaires, cette variété de français que les élèves doivent apprendre progressivement à utiliser pour participer aux échanges à propos de ces savoirs. La langue de scolarisation est plus ou moins différente des variétés de français qui ont cours dans l'environnement extrascolaire des enfants et sa différence peut engendrer des difficultés d'intercompréhension, elles-mêmes causes majeures de décrochage.
Pour ne pas décrocher, pour être partie prenante dans une communication sur les savoirs scolaires, il faut qu'enseignants et apprenants utilisent la même variété de langue. Il faut que les uns et les autres prennent conscience du fait que le français de l'école n'est jamais tout à fait le même que celui de la maison et que les usages de ce francais-là, autrement dit les conventions de la prise de parole et de l'écoute, ne sont pas ceux qui ont cours à domicile ou dans les autres espaces non scolaires. Sans cette double prise de conscience, sans ce double effort d'ajustement, on vit dans l'illusion d'enseigner et beaucoup d'élèves n'apprennent pas.
La soirée s'est clôturée par une table ronde riche en échanges, un bilan de l'année académique 2020-2021, un aperçu des priorités pédagogiques à concrétiser au fil des formations, et un moment convivial très chaleureux.
Et pour demain ?
La mise en place progressive du « Tronc commun » reposera, en partie, sur l'implantation des nouveaux référentiels de compétences et sur la concrétisation de dispositifs d'aide tels que le DASPA, le FLscol, les pôles territoriaux.
Dans le cadre de la formation continuée volontaire, l'équipe de l'École Supérieure de Pédagogie aura à cœur d'encadrer au mieux les enseignant.e.s désireux de s'approprier ces référentiels et d'actualiser leurs compétences. De nouveaux modules de formation axés sur ces problématiques sont déjà programmés cette année.